Nous répondrons ici aux questions récurrentes que vous soulevez. N'hésitez pas à envoyer les votres sur : comite-tech@le-sou.org
(Retrouvez toutes ces questions sur notre page : le-sou.org/faq)
Peut-on tout acheter avec le Sou ?
Il faut distinguer ici le court et le long terme. Dans les premières années du Sou, bien évidemment non. Le Sou prendra de la valeur, et deviendra utilisable pour de plus en plus de choses, au fur et à mesure que sa communauté d'utilisateurs grossira, et que sa masse monétaire (relative) se stabilisera.
C'est la taille de la communauté qui fera la force de la valeur "Sou". A long terme, quand le nombre d'usagers aura largement grossi et que la croissance de la masse monétaire atteindra sa vitesse de croisière (de 10% de croissance par an), tous types d'échange pourront avoir lieu. Cette monnaie sera alors utilisable comme un outil de mesure stable et juste entre les individus (présents et futurs). Tout pourra alors être mesuré avec cette nouvelle référence.
Mais combien de temps faudra-il pour cela ?
En ce qui concerne la taille de la communauté, cela dépend de chacun ! C'est la responsabilité de chacun d'en parler à nos proches, de les encourager à s'inscrire, puis à certifier les nouveaux inscrits. En effet, il faut obtenir 5 certifications de membres existants pour qu'un nouvel inscrit devienne à son tour un membre co-producteur de la monnaie. En d'autres termes : à vous de jouer ! >>
En ce qui concerne la masse monétaire, sa croissance sera d'abord forte (pendant les 15 à 20 premières années) avant de se stabiliser à 10% par an car le nombre d'usagers évoluera moins (l'arrivée de nouveaux sera en quelque sorte conpensée par les sortants, notamment les décès).
Il convient ici de se rappeler que la monnaie libre répond à une démarche long terme : elle est faite pour rester juste malgré la succession des générations. Or, nous sommes la première génération à utiliser cette monnaie : Il faut donc passer cette phase unique d'initialisation de la masse monétaire, avant que l'usage de monnaie prenne toute son ampleur. Soyons sûrs que nos enfants et autres déscendants comptent sur nous !
L'Etat ne va t'il pas tenter d'arrêter ces innovations ?
N'est-i pas curieux de penser que l'Etat souhaiterait empêcher des initiatives, lorsqu'elles sont bonnes pour ses propres citoyens ? Et d'ailleurs, qui est l'Etat pour vous ?
Si l'Etat, c'est nous : pour quelle raison aurions nous peur de nous-même ? Tout au plus, il faudra expliquer cette innovation, prendre le temps de voir et comprendre son effet, de discerner. Certes, cela demandera du temps, mais n'est-ce pas le cas de toute innovation pérenne ? Prenons le temps qu'il faut !
Si l'Etat, c'est quelqu'un d'autre (par exemple des gens pour qui l'économie actuelle fonctionne très bien - attention je ne prétends pas cela !) : alors pourquoi devrions nous attendre leur autorisation pour bâtir un monde plus juste ? Pensons-nous vraiment que ceux qui n'ont aucun intérêt à changer vont nous autoriser à opter pour un modèle différent ? Si vous étiez à leur place : seriez-vous prêt à quitter quelque chose qui vous convient ?
Au contraire, la monnaie libre ne s'impose pas aux autres. Elle ne cherche pas à juger ceux pour qui tout va bien, ou ceux qui ne veulent pas changer. En revanche, elle permet à ceux qui veulent rendre plus juste l'économie de le faire dès aujourd'hui, via une monnaie conçues pour être équitable.
~ Pour (sou)rire un peu ~
Extrait d'un dialogue lors d'une conférence sur la monnaie libre :
« - (le conférencier) "Rien n'est plus fort qu'une idée
dont l'heure est venue" disait Victor Hugo ...
- (une personne dans le public) Oui, mais est-il vraiment l'heure ?!
- (le conférencier) Aucune idée ! ...d'ailleurs je ne porte pas de montre ! »
Comme le fait remarquer Stéphane Laborde, la loi ne dit pas ce qu'il faut faire ou inventer, mais plutôt ce qu'il ne faut pas faire (avec ce qui existe déjà). Ainsi, peut-il exister une loi sur une innovation qui n'existe pas encore, ou qui n'est pas connu ? Les lois françaises concernant l'Internet ont-elles été écrites avant ou après l'apparition d'Internet ? Après bien sûr ! Bref, gardons confiance (en nous = l'Etat). La peur (à ne pas confondre avec la prudence) n'est jamais bonne conseillère...
B. Lavenier
co-coordinateur du Sou